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Version féminine !

22 Juillet 2014 , Rédigé par Isabelle BORSENBERGER Publié dans #compte rendu

Version féminine !

Mon compte rendu, féminin, de l’IronMan, va devoir commencer par une petite rétrospective.

Lorsque Paul m’a dit qu’il voulait faire un IronMan, il y a de ça plus d’un an, je n’ai clairement pas compris tout ce que ça pouvait sous-entendre. Pour ma part, je ne suis pas sportive, j’en fais un peu, comme une amatrice et juste pour garder un peu la forme, s’il pleut, neige, qu’il fait trop chaud ou trop froid, mon entrainement prévu sautera, sans culpabilité. Me parler d’IronMan c’était comme me parler de chimie.

Au fil des mois, des semaines, j’ai compris qu’on ne faisait pas un IronMan tout seul, on le fait avec le soutien, le support de ses amis, sa famille, sa compagne.

Je me suis prise au jeu, à quelques entrainements de course à pied de Paul, je partais avec lui pour l’accompagner, pour moi c’était plus un amusement, une sortie vélo, ou je lui tends les bidons, ou je papote de manière légère, pendant qu’il s’essouffle, le cadre plutôt agréable des bords de la Marne s’y prêtaient bien. Puis, on s’est mis à faire des exercices de gainage une fois par jour ensemble, ça aussi c’était plutôt amusant, ça ne prend que très peu de temps et on en voit vite les effets positifs ! J’étais très enthousiaste pour le gainage !

Le temps passant, j’ai vu le corps de Paul changer, s’affiner, se muscler ! Paul m’a beaucoup impressionné, moi qui change d’avis comme de chemise, lui quel que soit le temps, quel que soit sa motivation, il maintenait toujours ses entrainements comme prévu, il s’astreignait à un régime alimentaire, plus on s’approchait de l’épreuve plus son régime était drastique !

Tout ça pour dire, je n’aurai pas pu faire un IronMan, je ne pense pas que tout le monde puisse le faire, je pense que cela demande beaucoup de sérieux, de volonté.

Au cours de ses mois de préparation, je me suis formée au triathlon, on peut dire en quelque sorte que je ne suis plus une amatrice, j’ai acquis un certain vocabulaire, je sais faire des massages pour aider son corps à mieux récupérer, j’en sais un max sur les boissons isotoniques, les gels, les tenues, les problèmes mécanique à vélo.

Deux semaines avant l’IronMan, j’étais vraiment inquiète pour Paul, je me disais qu’il y avait trop de risque à faire ça, que si jamais il avait des crampes dans l’eau, qu’il tombait à vélo, tout ça serait dramatique, que s’il ne pouvait pas finir, alors on allait passer un été totalement pourri, qu’il ne cesserait de tout remette en question, j’étais assez négative, un peu terrifiée par l’idée de ce qu’il pourrait se passer s’il ne finissait pas, s’il se blessait.

Je ne sais pas comment c’est passer cette transition, mais environ une semaine avant l’IronMan, mon appréhension de « Paul pourrait ne pas finir la course » s’est transformé en Paul finira coûte que coûte la course ceci dit j’ai commencé à être stressée par autre chose. En fait Paul est quelqu’un de pas forcément très organisé, en tout cas moins que moi et de ne pas le voir s’organiser pour le déplacement que nous allions faire, ça avait une tendance à m’angoisser. Donc, on a fait une ToDo List (liste des choses à faire) avant l’IronMan, mais là encore, là où ma valise aurait été prête 1 semaine avant le départ, Paul n’était pas au taquet !

Pourtant, lorsque nous avions fait l’half IronMan de Barcelone, nous l’avons vécu assez dans l’appréhension, d’avoir oublié quelque chose, de savoir comment ça allait se passer. Mais nous en avions tiré des leçons et je n’avais pas de réel raisons de m’inquiéter pour ça.

Toujours est-il que je savais que devrais me préparer à affronter une grosse part de stress au niveau de la natation. Donc, j’ai commencé quelques jours avant à faire de l’ancrage pour arriver le jour J, à ne pas avoir une tension démesurée.

Les jours passants avant l’IronMan, les choses s’organisaient petit à petit, jusqu’au mardi avant notre départ, ou Paul m’apprend au téléphone qu’il a des soucis avec son vélo ! ma première pensée fut, je l’avoue de penser qu’en fait son vélo n’était toujours pas prêt !! à seulement J-2 du départ !

Quand je rentre à la maison après ma journée de travail, le problème de vélo est beaucoup plus important que prévu : grosse montée d’appréhension ! je me disais ce n’est pas grave on va trouver un réparateur avant de partir. Sauf que Paul n’était pas très motivé pour faire réparer son vélo à Paris invoquant tout un tas de motif, qui me paraisse bien léger face à l’idée de partir avec un vélo en panne ! en rentrant mercredi soir, il m’apprend qu’aucun vélociste ne peut réparer son vélo pour jeudi soir… il me dit qu’il fera réparer son vélo avant l’IronMan qu’il y a un stand prévu pour ça. Je trouvais ça inconscient de partir à Francfort avec un vélo pas réparé. Mais Paul avait pris sa décision, assez bizarrement, il avait retrouvé son calme, peut-être d’avoir pris une décision fixe et immuable. J’ai décidé de respecter cette décision, c’est lui qui le fait après tout et non moi.

Vendredi matin, 5h30 on est dans les starting block pour rejoindre la gare ! Arrivée gare de l’est on croise des jeunes gens au corps affutés, trainant derrière eux des vélos dans des grosses mallettes prévues à cet effet. Et là je me dis, ce n’est pas possible on est même pas encore partie, que l’IronMan nous rattrape déjà ! Assez bizarrement ces jeunes gens ont pris un train vers Strasbourg et non Francfort peu avant le départ de notre train. Bizarre ! on aurait juré des futurs IronMan !

Dans le train on s’est retrouvé dans une situation idéale ou Paul pouvez faire le voyage assis, de l’autre côté du couloir à quelques mètres de lui, son vélo de course contre la montre se reposait ! Cela aurait été stressant pour lui de le laisser loin dans les endroits prévus pour les bagages.

On a fait le voyage très calmement dans un train ICE, c’est le TGV mais allemand, sincèrement je le trouve beaucoup plus agréable, spacieux, élégant que le TGV français. Faut dire que je suis partie pour l’Allemagne, ma mère y vit et je leur reconnais beaucoup de qualité.

Arrivée à Francfort, on fait une halte rapide à l’hôtel et là gros choc, à croire que l’IronMan se déroulerait dans l’hôtel, il y a des vélos de course contre la montre partout, des IronMan partout ! déjà à Barcelone je m’étais faite la réflexion, lorsqu’il y a un IronMan la ville est envahie par des triathlètes et leurs compagnes ! C’est assez impressionnant de voir ses athlètes passer leurs vélos dans l’ascenseur pour les emmener dans la chambre. En dehors du contexte triathlon voir des gens monter dans leurs chambres des vélos c’est assez surréaliste, imaginer alors tous ses triathlètes en tri-fonction, casque sur la tête, certains en vêtement de course à pied, tous s’élançant d’un côté à l’autre ! c’est là où je me suis dit ça y est, on baigne dedans ! c’est assez drôle car là commence les regards très francs de chaque personne pour voir si vous avez un bracelet bleu. Si vous avez un bracelet bleu, vous faites l’IronMan. Quand le bracelet bleu est détecté, aucun sourire de plus cependant, les gens se voient comme des concurrents ? je crois qu’il se toise, regarde comment l’autre est affuté ? se demande s’ils seront devant ou derrière telle personne ?

Nous rejoignons le point info et retrait de son BIB (dossard en langage de triathlète), Paul retire son dossard n°1294. Il a désormais lui aussi son bracelet bleu. Il se renseigne pour les vélocistes, il est à quelques rues de là, on propose de se séparer, il va déposer son vélo je vais faire du shopping. On se retrouve même pas 30 mn après dans les rues commerçantes de Francfort, le vélociste va lui réparer son problème de câble en moins de deux heures, Paul a l’air totalement confiant. Deux heures s’écoulent Paul récupère son vélo réparé, le dépose à l’hôtel, pendant que je me dirige vers le lieu de briefing. Je trouve ça assez drôle, de préparer la course à l’endroit même où le finish aura lieu.

Je trouve que le briefing est plus pédagogique que celui de Barcelone, à Barcelone cela ne s’était pas très bien passé.

Le reste de la journée se passe légèrement, on finit la journée à la pasta Party, ou le match de Coupe du Monde « France-Allemagne » se joue, les français sont très animés par ce match, alors que les allemands la joue plutôt fairplay ! On repartira à l’hôtel un peu triste de ce match.

Le lendemain matin, Paul prépare ses sacs de transition, son vélo, il ira le déposer près de la gravière, là où se passe la partie natation à 13 km à peu près de Francfort. Pendant ce temps, je vais accueillir sa mère à la gare qui vient pour le soutenir.

Nous nous retrouvons tous pour le déjeuner dans une Pizzeria, le temps se couvre, quelques gouttes tombent durant le déjeuner. Pendant que Paul ira se reposer à l’hôtel, nous faisons un tour de la ville, puis un peu de shopping, une glace à la framboise pour moi, pour elle une apfel strudel ! ah le « kafé-kuchen ». C’est agréable d’avoir quelqu’un à qui parler, qui ne parle pas que de sport, de vélo, de calories.

Le soir, nous retrouvons également le frère de Paul, lui aussi triathlète ainsi que sa famille venu le soutenir, autour d’un diner de pâtes. La salle du restaurant, qui se trouve à deux minutes de l’hôtel est bondé, on espère tous qu’ils nous serviront rapidement pour qu’on puisse se coucher tôt. De retour à l’hôtel, on se fait la réflexion qu’à 21h, l’hôtel est très calme, là encore une preuve que la majorité des personnes présentes sont des triathlètes qui se sont couché tôt, ou qui respecte le sommeil de leurs concurrents. On a du mal à s’endormir, Paul fera une pause « barre de céréales » durant la nuit.

Dimanche, lorsque le réveil sonne à 3h40, je me sens plutôt en forme, machinalement, nous nous préparons et nous dirigeons vers la salle du petit déjeuner, déjà pleine de tout les athlètes, il y a tellement de monde, que le service peine à fournir assez de tasse, de pain ! Lorsque la fournée de pain blanc arrive tout le monde se jette dessus, certains ont même prévu leur propre repas à base de riz.

Assez rapidement, nous nous retrouvons à l’extérieur pour prendre le bus qui nous amènera à la gravière.

Je n’ai aucune difficulté à me joindre aux triathlètes, normalement le bus est réservé aux triathlètes, mais il avait été dit au briefing que s’il restait de la place, alors les accompagnants pouvaient s’y joindre.

A cette heure matinale, H-3 heures, il y a encore de la place, le voyage se fait agréable Paul me fait remarquer que j’ai quand même de la chance, il m’offre un lever de soleil à Francfort ! C’est sure j’en avais toujours rêvé ! Arrivée à l’entrée de la gravière, nous sommes bloqués par la police qui fait la circulation, nous sommes à moins de deux minutes de l’entrée de la gravière et on interdit au bus de rentrer. Nous voyons les colonnes de voiture, les triathlètes qui eux sont venus en voiture passer, alors que nous sommes coincés. L’animosité commence à monter, personne ne comprends pourquoi le bus prioritaire (en tout cas dit prioritaire de l’IronMan est bloqué) et les voitures eux ont le droit de passage. La tension monte et le chauffeur nous apprend qu’il y a des bus qui doivent sortir avant qu’on puisse rentrer. Effectivement au bout de quelques minutes, nous voyons passer 5 à 6 bus vides.

Le bus nous dépose à quelques pas de l’air de la transition, alors que les voitures sont garées beaucoup plus loin. Paul est stressé, pas beaucoup mais quand même suffisamment pour que je le remarque. Moi de mon côté ça va plutôt bien, il est à peine 5h il a tout le temps nécessaire. Paul part au parc à vélo qui est gigantesque, il va vérifier son fidèle destrier. Moi je vais au niveau de la sortie de la transition de la natation pour voir le plan d’eau que je n’avais pas encore vu, le soleil est déjà un peu plus haut dans le ciel, mais c’est magnifique, le ciel est encore sombre et de larges bandes roses le parcourt.

Vu qu’il n’y a pas encore de monde je me mets contre la barrière, juste à l’entrée de la zone de transition, du côté où je pourrai rejoindre facilement le point de sortie ou il y a à la sortie à l’Australienne.

Lorsque vous êtes accompagnants d’un triathlon, vous devez toujours réfléchir à l’endroit où vous pourrez repérer le plus rapidement votre athlète, d’ailleurs la journée va être une bataille permanente entre les autres compagnons pour avoir la meilleure place, pour être sûr de ne pas le louper. Le voilà, justement qui vient de sortir de la tente de transition, il n’a pas encore sa combinaison, je m’en inquiète il me dit qu’il est trop tôt, on passe un peu de temps à discuter, il est encore nerveux, les athlètes sortent doucement de l’air de transition eux aussi un peu stressé ! ils se renseignent sur leurs parcours à faire en natation, c’est vrai que le fait qu’il y ait deux tours, plus une sortie à l’australienne ça complique un peu les choses. Paul me laisse pour aller mettre sa combinaison. Je me demande à chaque fois, quel sera le moment où on se quittera pour la journée, à partir de quand, je dois lui dire « merde ». Je ne doute plus une seconde de sa réussite, la seule inconnue c’est quand je le reverrai lors de ses transitions, est-ce qu’il me verra ?

Le voilà qu’il ressort de la tente, sa combinaison encoure ouverte, Paul est grand et mettre sa combinaison est toujours un peu compliqué, je l’aide et lorsque je lui fait remarqué que je n’ai pas son bonnet, il s’énerve un peu, me demande de vérifier que je ne l’ai pas mis dans le sac, une fois de plus, je suis sure de moi, c’est lui qui avait son bonnet et la dernière fois que je l’avais vu c’était coincé entre sa combinaison et le bas de son torse…. Ce qui veut dire que nous devons rouvrir la combinaison pour retrouver le bonnet, cela me fait doucement sourire, heureusement j’arrive à passer ma main dans son dos jusque sur son torse est retrouve son bonnet, sans qu’il est besoin d’enlever toute sa combinaison. Le voilà équipé, prêt pour la natation ! je reste jusqu’à la dernière minute près de lui, le départ des professionnels qui se fait avant le départ « normal » retentit, il décide de rejoindre la zone de départ, nous nous laissons.

Je vais de mon côté rejoindre le point de vu le plus proche de la zone de départ, nous descendons au même rythme, j’arrive à garder un œil sur Paul.

Je trouve un point près de la zone de baignade, ceux devant moins ont les pieds dans l’eau, mon point n’est pas terrible, il y a quelques personnes devant moi, au bout d’un moment, je me rends compte qu’ils supportent des pro, ce qui veut dire qu’ils vont partir pour rejoindre le point de vue de la sortie à l’australienne. J’ai maintenant une vue dégagée sur la zone de départ, à Barcelone cela avait été hyper stressant, j’ai peur que Paul ait des crampes, mon cœur battait très fort et la musique diffusée par l’IronMan était très stressante ! à mon grand soulagement la minute avant le départ est un morceau de ACDC très rythmée mais pas comme un décompte en musique, je me rends compte que je ne suis pas stressée, confiante et impatiente de voir tous ses nageurs s’agités.

Le départ retenti la masse se jette à l’eau, certains marchent sur le côté, ce n’est pas exactement le spectacle auquel on s’attend, mais je crois que chacun peut le comprendre, la majorité des nageurs sont eux, dans l’eau qui bout, c’est une vague de bonnet jaune discontinu qui défile lentement ! Impossible de reconnaitre qui que ce soit à ce stade. Un hélicoptère survole la gravière ! la logistique de l’IronMan pourrait paraître un peu démesurée, mais ça le mérite de rassurer tout le monde.

Je m’éloigne de cette place pour rejoindre la sortie à l’australienne, on voit les professionnels déjà se profiler à l’horizon, quelques minutes plus tard les premiers sortent de l’eau, la foule les acclament et se compactent contre les barrières, on se croirait à un concert ! Beaucoup sortent de l’eau en courant, les plus raisonnables en marchant. Voilà une féminine qui sort de l’eau, les clameurs se font encore plus fortes.

Alors que les pro sortent le premier amateur arrive, on se dit tous qu’il a fait très vite ! la foule parlent dans toutes les langues, il y a des français, des allemands, pas mal d’espagnol et d’italiens, plusieurs fois j’ai vu des japonais. Je regarde ma montre, je sais le timing de Paul pour le parcours entier de la natation, mais je ne sais pas combien de temps il avait prévu pour cette section, j’entreprends un savant calcul pour approximativement savoir à quel moment il devrait sortir de l’eau, s’il respecte son timing ce qui n’est pas forcément évident, si il lui arrive quelque chose. C’est ce moment qui est le plus dur, quand on approche le moment où on sait qu’il doit sortir de l’eau et ce temps paraît incroyablement long, surtout qu’on voit tellement de gens défilés, qu’on se dit que si on le voit pas encore c’est qu’il y a un problème !! puis finalement je le vois ! je suis rassurée, je l’appelle, mais il ne me voit pas petite déception ! enfin l’essentiel c’est qu’il aille bien, alors on repasse en mémoire, chaque pas qu’il a fait, il marchait mais c’était prévu pour éviter les crampes, il n’avait pas l’air fatigué, il n’avait pas l’air déçu ou préoccupé.

Je vais l’attendre juste avant la tente de transition à la sortie de l’eau, qui se fait en haut d’une montée de sable, une longue pente à monter pour chaque nageur sortant de l’eau. Les premiers sont déjà sortis, je me trouve une place et j’attends, je regarde les nageurs commencés à se dévêtir, tous ses corps affutés, certains le sont moins et on est encore plus respectueux en se disant qu’il a fait un temps plus qu’enviable ! les gens sont en formes, la foule est compacte, à sortie les drapeaux, les banderoles, je suis prêt de français et d’un groupe d’espagnol ! On voit passer les premières féminines, on voit passer des corps plus fatigués, ceux qui ont du mal à descendre leurs combinaison, certains s’attardent, embrasse leurs amis, les serres dans les bras, d’autres cherche du regard leurs familles, certains restent totalement concentrés, il y a aussi ceux qui sont fatigués, ceux qui réclament plus d’applaudissement, on essaye de deviner la nationalité des athlètes à leurs traits de visage, on ne voit pas encore leur dossards.

Je vois Paul remonter la pente, enfin tout à l’air de bien aller, je crie aussi fort que je peux, pour qu’il me voit, le contact se fait, il a l’air heureux. Je suis très contente ! J’envoie un message à son frère et à sa mère pour qu’il ne s’inquiète pas, ils sont à Francfort. Ils vont l’attendre au premier point de vue pour le supporter à vélo.

Je regagne la navette prévu par IronMan pour nous ramener à Francfort, aucun bus n’est partit au moment où j’arrive, cela va prendre du temps avant que je puisse retourner en ville.

Finalement un bus finis par partir ! j’ai l’impression d’avoir mis beaucoup plus de temps à l’aller qu’au retour. Je me permets une halte à l'hôtel pour déposer le back pack que Paul m’a laissé et je rejoins les autres. Paul a déjà fait une première boucle à vélo, il doit revenir sur Francfort puis repartir ! Nous l’attendons dans un virage, nous le voyons tous, il est en forme !

Il y a une super application sur le téléphone c’est le live tracking on peut suivre les temps de son triathlète avec son n° de dossard ! On peut voir exactement le temps qu’il a mis pour la natation, Paul a mis 1h13m et 43 secondes, pour le vélo c’est pratique car il donne au fur et à mesure des informations au 20 km, au 40 km etc.

Le seul problème c’est que la mise à jour ne se fait pas toujours rapidement, de temps en temps, alors qu’il devrait déjà être au 90 km, on se dit « tiens il n’est toujours pas passé » et là on se met à se poser des questions, est-il tombé ? etc. On connaît aussi le temps moyen par kilomètre, les premiers km il était à plus de 36 km/h de moyenne, je me suis dit il roule beaucoup trop vite, il faut qu’il réduise car sinon il ne va tenir, puis je vois 38 km/h et je m’inquiète encore ! normalement sa vitesse moyenne est de 33 km/h. Rouler sur quelques kilomètres plus vite ça n’est pas grave, mais quand on fait 180 km, il faut faire attention.

Au final Paul terminera la partie vélo en 5h16 mn, il a eu un carton noir, une pénalité de 6mn.

Je n’avais pas encore pris le temps de parler du temps, le reste de la semaine, il avait fait plutôt gris à Francfort, il y avait eu un peu de pluie samedi et du vent, ce qui n’est pas idéal pour faire du vélo. Pour dimanche il prévoyait des fortes chaleurs 30° et en fin de journée de la pluie. Depuis le matin au marathon, nous n’avions pas vu un nuage ! faire un marathon en pleine après-midi ça n’est pas simple, ma mère m’apprendra plus tard qu’il faisait 32° à l’ombre ce jour-là !

Enfin Paul court, il a l’air un peu fatigué, mais il sourit ! le parcours de la course à pied de l’IM est vraiment chouette pour les supporters, il permet de voir les triathlètes un grand nombre de fois, il longe le fleuve, et nous n’avons que le pont à traverser pour leur voir d’un côté puis de l’autre. En plus, à plusieurs endroits au lieu de devoir faire tout le tour pour pouvoir traverser la zone de course à pied, IronMan a prévu des ponts pour les supporters, comme ça pour accéder à un pont on prend un pont temporaire et on passe au-dessus des coureurs c’est très pratique !

On décide de traverser le pont pour le voir à son passage de l’autre côté, on s’installe dans l’herbe sur la berge du fleuve, déjà bien monopolisé par les supporters, certains coureurs sont déjà à leur deuxième tour, on le voit car ils ont un élastique à cheveux de couleurs. A chaque tour, ils reçoivent un nouveau chouchou, qu’ils se mettent aux bras, nous croisons Paul qui semble être un peu fatigué, il tient bien le rythme qu’il avait prévu ! on l’encourage encore plus fort ! nous entendons pour dire que nous le trouvons déjà plus fatigué, on fait des suppositions sur le temps à laquelle nous devons le retrouver de l’autre côté. Nous faisons un petite pause dans l’herbe à l’ombre, puis avec son frère nous repartons de l’autre côté de la rive, il semble que nous étions en avance, nous regardions ses temps sur mon téléphone lorsque soudain quelqu’un nous hèle, c’est déjà lui ! Ce moment était amusant, alors que nous attendions pour le voir, c’est lui qui nous voit ! nous partons raconter notre petite histoire à sa famille qui nous attend de l’autre côté de la rive ! Nous allons passer notre après-midi à traverser le pont ! Lorsque Paul termine son dernier tour, allez savoir pourquoi, peut être à force de faire des allers-retours on a soudain réalisé qu’il nous restait très peu de temps pour aller jusqu’à la ligne de finish !!! il fallait traverser le pont, remonter toute la rue, en temps normal cela pourrait être simple, mais là avec tout le monde, ça allait nous prendre trop de temps ! en plus nous marchons, mais lui, il court ! Il ne manquerait plus que ça de louper son arrivée !

Je décide de laisser tomber son frère et sa famille pour être sure de le voir sur la finish line, les enfants marchant moins vite, j’ai qu’une crainte le rater. Au final, j’aurai le temps de m’installer dans les tribunes et de l’attendre, je rejoins ma mère qui était là déjà depuis quelques heures. Ma mère habite a plus de 60km de Francfort, mais elle est venue pour me soutenir, c’était chouette de la savoir présente et de passer du temps ensemble. Il y a beaucoup de monde tout le long des 50 derniers mètres, rien qu’à attendre les supporters, avant de pouvoir voir un triathlète on n’entend les encouragements, les applaudissements ! Paul arrive, je tente tant bien que de mal de filmer son arrivée, par la suite je m’apercevrais que ça n’est vraiment pas terrible ! En tout cas je l’ai vu arrivée ! il était heureux, nous sommes heureux ! Paul à terminer son IronMan en 10h44 et 33 secondes on est fier de lui !

Le plus dur maintenant c’est de se retrouver, sa famille, ma famille et lui ! Avec de la chance Je tombe sur ses parents, on part à l’arrière de la ligne d’arrivée, il m’avait dit qu’il voulait se faire masser, peut-être qu’on ne le reverra pas avant longtemps… Finalement, je vois plus vers la gauche des IM sortir avec leurs médailles, je me dis c’est vers là-bas qu’il faut aller, puis Paul m’appelle, me dit qu’il va vers cette sortie et voilà, le voilà avec sa médaille, le visage fatigué mais heureux ! on a eu l’occasion de faire des photos de famille, lui avec sa médaille.

On décide d’aller boire un verre, tous ensemble, sa famille, ma famille pendant qu’il se fait masser et qu’il se change ! il fait très très chaud, encore 30° Paul nous rejoint environ 1h après, nous décidons d’aller manger, Paul nous raconte sa course, nous racontons notre course ! On finit par aller cherchez le vélo, à peine arrivée à l’hôtel un terrible orage nous tombe dessus ! on pense à ceux qui n'ont pas encore fini, aux bénévoles qui sont sous cette petite tempête !

voilà une belle journée qui se termine, désormais mon amoureux est un IronMan !

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A
Super CR
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I
Merci pour vos commentaires !<br /> Merci Malo et bravo pour ton IM !
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T
Top ce cr !! Vu de l'intérieur par les supporters. <br /> Quand on le fait, on ne se rend pas toujours compte de l'implication de la famille.<br /> J'y étais (bib 1948) !<br /> Je savais qu' il faisait chaud sur le marathon ..:-) 32 a l'ombre
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P
Beau récit et qui retrace bien la vie d'un sportif mais aussi celle qui le supporte au sens propre comme au figuré, les angoisses mais heureusement le grand bonheur connu lors de la réussite..........Bravo !
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